B) Un sport réellement dangereux ?

"Un BON Baseur est un VIEUX Baseur."

B)Quels sont les risques liés au wingsuit ?

1)Des dangers hormonaux

Nous pouvons nous demander si ces productions d’hormones, à long terme, présentent des risques pour l’organisme.

La question que nous nous sommes posée est : pourquoi, connaissant le danger de ce sport, les pratiquants professionnels essayent toujours de faire plus ?

L’hypophyse (ou glande pituitaire) contient un gène situé sur le chromosome 2 qui permet la synthèse d’un ARNm, la pro-pioomélanocortine, qui, après son épissage alternatif, va donner la protéine (hormone) ß-endorphine après la transcription opérée par  les ribosomes,  lors d’activités physiques importantes (l’escalade pour monter sur la piste de décollage du wingsuit) et lors de stress (saut). Cette hormone va se lier aux récepteurs opioïdes mu (il y a trois types de récepteurs opioïdes), par un ligand couplé aux protéines G comme précédemment. Elle va ainsi, par une cascade de réactions, empêcher la cellule de libérer la substance P, appartenant au groupe des tachykinines, qui sont des neurotransmetteurs véhiculant le message de douleur, ce qui va provoquer un sentiment de bien-être jusqu’à 45 minutes après l’effort, ainsi qu’un sentiment de récompense : le professionnel aura pu atteindre son but, et content, voudra le reproduire : on parle de renforcement positif.
Le neurotransmetteur principalement mis en jeu dans ce mécanisme est la dopamine, inclue dans le système appelé « de la récompense », c’est-à-dire le système dopaminergique mésolimbique. Lorsque le stimulus de bien-être grâce à la production d’endorphine parvient au cerveau après le saut, il va être enregistré et associé à un souvenir de plaisir par la dopamine.
En effet, l’aire tegmentale ventrale (ATV) du cerveau reçoit le signal du stimulus. Soumise à l’action des endorphines, elle va alors produire de la dopamine, qui va jouer le rôle de neurotransmetteur le long des axones des neurones de l’ATV se projetant dans le noyau accumbens, où la dopamine est libérée. Ce noyau a un rôle d’interface entre les différentes structures du cerveau. Jusque-là, le saut est associé à un souvenir de bien être, mais ne crée pas de dépendance.
Cependant, d’autres structures entrent en jeu, comme l’amygdale qui va permettre de classer les émotions comme « agréables » ou « désagréables », et surtout  le cortex préfrontal qui tient le rôle de motivateur, et peut même, dans le cas des drogues, entraîner la recherche compulsive.



En plus, ce qu’il faut noter est que la tolérance de la dopamine élève son seuil basal de sécrétion au fur et à mesure que sa production est sollicitée, et si la sécrétion est inférieure au seuil basal, une sensation de manque va apparaître. Ainsi, pour le même saut, la quantité de dopamine libérée diminuera au fur et à mesure par accoutumance.

a)Une envie de se dépasser ?


 
Extrait d'un interview téléphonique avec Roch Malnuit : la recherche des sensations

Les wingsuiters professionnels cherchent toujours plus de sensations (à cause du seuil basal de la production de dopamine) et pour cela ont tendance à repousser leurs limites sans cesse et à prendre toujours plus de risques. Ils commencent ce sport en sautant d’un endroit fixe, et finissent en sautant d’engins mobiles ce qui augmente les risques d’accident (au moment du saut, et à l’atterrissage…). Un autre facteur, d’ordre psychologique celui-là, peut aussi rentrer en jeu : l’envie de découvrir de nouveaux lieux, quitte à passer à un niveau supérieur, l’envie de se montrer de quoi l’on est capable, et le désir, parfois, de faire mieux que les autres, peuvent entraîner des  comportements à risques qui sont la cause principale des accidents.
       
b) Une possible dépendance ?

Un moyen d’expliquer cette dépendance réside dans le circuit du plaisir, ou de récompense, qui est associé aux addictions. Dans le cas des professionnels les plus pratiquants, le wingsuit peut être assimilé à une drogue pour l’organisme, à cause du cortex préfrontal. La personne cherchera toujours à retrouver les sensations de bien-être, quelles que soient les conditions météorologiques, environnementales et sans prendre en compte ses conditions physiques.

Cependant, il est ici utile de préciser que la plupart des wingsuiters, les plus professionnels, connaissent ce danger et pratiquent ce sport prudemment, en toute connaissance de cause. Il n’ont pas de mal à s’en passer, et font de ce sport extrême un hobby plutôt qu’une façon de trouver ses limites.

2)Des dangers liés à la condition physique

Un pratiquant prudent doit avant tout écouter son corps, déterminer si il n'est pas trop fatigué : la fatigue diminue les réflexes et peut être fatale.

Lors d'un saut, il peut arriver qu'un skydiver oublie de respirer, à cause de l'intensité à laquelle il reçoit l'air sur son visage, au du fait de l'intensité de la chute (surtout lors des premiers sauts).
Le muscle va alors, devant ce manque d'oxygène, devoir trouver un autre mode d'alimentation en énergie, et va transformer une partie de sa réserve en glycogène en acide lactique. C'est ce qu'on appelle l'anaérobie lactique.Ce système n'est cependant pas éternel : en effet, il ne dure en général qu'environ 1min30. Ainsi, au moment de devoir tirer l'extracteur (qui, rappelons le, est la poignée permettant de sortir le parachute), il peut arriver que le bras du skydiver soit enkylosé et ne puisse pas s'activer assez rapidement, ce qui peut, si la chute est trop rapide, si le skydiver s'y est pris trop tard ou si même au deuxième essai il n'arrive pas à activer la voile, se révéler être une situation fatale.

Le vertige:


Le vertige est une sensation de mise en mouvement de l’environnement. Il est causé par un trouble de l’équilibre, due principalement à une impression de hauteur trop intense.
Il se manifeste : 
1) Par crises isolées, qui peuvent être uniques ou se répéter de façon aléatoire.
2) Par crises répétées, qui peuvent durer plusieurs minutes, jusqu’à plusieurs heures.

Les vertiges peuvent causer divers symptômes, comme la faiblesse momentanée, crise d’angoisse ou encore agoraphobie. Une baisse de la tension peut survenir et amener avec elle d’autres symptômes comme une sensation de perte de connaissance, pouvant être très problématique lors du saut.
Mais que se passe-t-il dans notre organisme ?
La fonction d’équilibre a lieu dans notre oreille, et plus précisément dans notre oreille interne.
Deux organes sont sollicités :       
1) Les canaux semi-circulaires, remplis d’otolites (minerai), qui flottent dans un liquide nommé endolymphe. Lors d’un mouvement de la tête, l’endolymphe et les otolites bougent dans le même sens, pour rester à l’horizontale, ce qui crée une sensation de mouvement.
2) Le nerf vestibulaire qui transmet cette sensation de mouvement aux centres nerveux cérébraux.

Les sensations de vertiges peuvent aussi être causées par des infections ORL, traumatisme crânien situé à l’arrière de l’oreille.

3)Des conditions météorologiques parfaites nécessaires

Le wingsuit étant une discipline de vol, elle est tributaire des aléas climatiques. Il est évident qu'il est dangereux de sauter sous la pluie, puisque le champs visuel est très réduit. Le vent joue également un rôle très important : 
-le vent de travers est un vent qui est dans une direction différente de celle prise dans la ligne de vol : il demande une plus grande résistance de la part du pilote dans ses manoeuvres pour changer la wingsuit de direction, et peut dévier complètement si il est trop fort. Il est surtout dangereux lors du départ, car la wingsuit n'a pas encore acquis de vitesse convenable pour ne pas subir trop de pression.
-la brise montante résulte de l'échauffement du sol dans la journée, qui évacue la chaleur accumulée : l'air s'échauffe, se dilate, son volume augmente, et exerce donc une pression vers le haut. Ce phénomène a surtout lieu dans l'après midi, à la période chaude, et peut aussi modifier la ligne de vol. Il est nécessaire de garder un très bon angle d'inclinaison de la wingsuit.
-la brise descendante est causée, au contraire, par la différence de température entre les versants des montagnes qui se refroidissent plus vite que les vallées, l'air froid aura plus tendance à descendre. Ce phénomène a lieu après la brise montante, en début de soirée, qui projette sur le sol.

4)Des dangers à cause d'une mauvaise connaissance de la combinaison




Extrait d'un interview téléphonique avec Roch Malnuit : le danger, recherché par certains

Il est important pour un skydiver de bien prendre soin de son matériel, notamment en pliant sa voile ( le parachute) et sa combinaison. En effet, il arrive souvent que après une escalade longue, le skydiver ait envie de descendre au plus vite et ne vérifie pas le pliage qu'il a put abimer lors de l'escalade : la voile, le parachute, a alors une ouverture qui peut s'avérer très dangereuse.




























Pour avoir une plus grande «dose d'adrénaline » les skydivers planent au plus prés du relief, sans penser au risques qu'ils prennent. Le pliage du parachute, dans un vol de proximité doit être minutieux, pour éviter que celui ci ne s'oriente a son ouverture et que le BASE jumper, alors impuissant, ne cogne l'objet duquel il s'est élancer. Lors d'un saut depuis un avion, il est nécessaire (ce cas est arrivé de nombreuses fois) de vérifier qu'aucun autre BASE jumper ni parantentiste ne soit derrière, ou du moins le prévenir.


Un parachute de wingsuit est constitué généralement de sept caissons, contre neuf en parachutisme traditionnel, car le parachute a généralement moins de temps pour s'ouvrir que lors d'un saut ordinaire.

Un parachute à sept caissons :                                   Un parachute à neuf caissons :